Apparue vers la fin des années 1960 aux États-Unis puis introduite en France par la loi du 23 décembre 1998, la titrisation est une technique financière consistant en la transformation d’actifs en titres négociables qui sont ensuite vendus à des investisseurs. Elle concerne plusieurs cas de transformation des créances, et à l’instar des procédés tels que la cession Dally, l’affacturage et l’escompte, c’est un procédé permettant de trouver de l’argent frais, notamment pour le financement des besoins d’exploitation. Focus !
De quoi est-il question ?
Il s’agit précisément d’une technique financière, dont la finalité est d’obtenir un financement après avoir cédé des actifs à une entité ad hoc. Cette dernière finance l’acquisition des dits actifs, à travers l’émission de titres sur les marchés de capitaux. Grâce à la titrisation, les entreprises peuvent financer leurs besoins en fond de roulement, qui plus est à moindre coût (voir ici). En théorie, tout actif pouvant générer des flux de trésorerie peut être utilisé (créance commerciale, immeuble générant des loyers, etc.)
Dans une large mesure, les créances titrisées s’apparentent à bien d’autres procédés de transformation des crédits, comme évoqué précédemment. La différence qu’il faut noter cependant, c’est qu’ici, le financement s’obtient grâce à l’émission de titres sur le marché des capitaux. Parallèlement, le paiement des sommes (principal et intérêts) dues sur les titres se fait à partir des flux de trésorerie générés par les actifs cédés.
Mais encore, la titrisation peut avoir une double vocation : le financement et le transfert des risques. Elle permet entre autres de lever des fonds pour les entreprises en les adossant aux créances commerciales qu’elles génèrent par leurs ventes, d’alléger les bilans lorsque les créances cédées ne sont pas reconsolidées, puis de transférer à de nouveaux investisseurs le risque de portefeuilles spécifiques, limitant du coup le montant de capital réglementaire nécessaire et facilitant son déploiement vers de nouvelles créances.
Quel en est véritablement l’intérêt pour les entreprises ?
Les créances commerciales titrisées constituent une source de financement alternative de plus en plus importante pour les entreprises. Elles présentent l’avantage d’aménager l’actif, tout en permettant de gérer le bas de bilan en allégeant le poste des créances clients. La titrisation est de fait un procédé financier ayant également un objectif comptable, celui de réduire les besoins en fonds de roulement (BFR) entre autres.
Plus précisément, les entreprises qui choisissent de titriser leurs créances commerciales obtiennent :
- un financement compétitif,
- un financement alternatif au financement bancaire (plus de détails sur magazine-assurance.fr)
- un montant financé pouvant être très significatif,
- une opération pouvant être structurée de sorte à faciliter la déconsolidation des créances cédées,
- une opération unique de financement de BFR pouvant porter sur toutes les filiales et débiteurs localisés dans de nombreuses juridictions, tous types de débiteurs, ainsi que les créances en attente de facturation.
Avec la titrisation certes, c’est la qualité des actifs qui détermine les conditions de financement. Toutefois, c’est une technique qui permet aux entreprises d’accéder au marché financier sans utiliser leurs propres signatures et de bénéficier d’une structure pérenne de financement.
Mieux, par ricochet, les créances commerciales titrisées préservent et consolident la relation commerciale avec la clientèle et entraînent éventuellement un rehaussement du crédit sur les créances elles-mêmes, et non sur des titres une fois émis. Aussi, la gestion du poste client de l’entreprise reste inchangée, bien que celle-ci ait désormais un meilleur volume de financement, à moindre coût.
Par ailleurs la titrisation aide à renforcer la confiance des établissements financiers ainsi que des investisseurs à l’égard de l’entreprise. Enfin, elle permet à cette dernière de vendre ses actifs financiers non plus à un investisseur en particulier, mais à plusieurs autres à travers le monde, ouvrant ainsi l’accès à de meilleures conditions de financement en comparaison avec la garantie financière classique.